2014-10-22 09:00:46
Φωτογραφία για Que va devenir Abdullah Öcalan ?
Sami Kiliç Paris Mardi, Octobre 21, 2014

Alors que les événements de Kobané en Syrie ont poussé le gouvernement turc à accélérer le processus de paix avec les Kurdes de Turquie, la lancinante question du statut d'Abdullah Öcalan a refait surface. Le leader du PKK, emprisonné à vie, espère une amélioration de ses conditions de détention.

Condamné en 1999 à la perpétuité pour avoir commis des actes terroristes, Abdullah Öcalan, 65 ans, reste aux yeux d'une partie des Kurdes de Turquie, «le leader» (önder). A un adjectif près, le titre s'apparente à celui qui est réservé à Mustafa Kemal Atatürk, «le leader suprême» (Ulu Önder). Öcalan, ennemi public numéro 1 depuis 1978, reste plus volontiers affublé du classique «terroriste en chef» par le commun des Turcs.

Retenu dans son île-prison d'Imrali (située au sud de la mer Marmara), Öcalan est devenu, depuis le lancement par l'AKP d'un «processus de résolution du problème kurde», l'interlocuteur de l'Etat turc
. Celui qui a vu passer 6 présidents de la République, 20 gouvernements et 13 chefs d'état-major, s'impose comme un acteur incontournable dans le contexte actuel. Jusqu'en 2012, lui donner du «Monsieur» (sayin) était encore une infraction passible d'un an de prison Réaménagement de la cellule d'Imrali

En 2009, les recommandations du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants du Conseil de l'Europe avaient permis à Öcalan de bénéficier d'une télévision et d'une présence humaine ; cinq détenus avaient été transférés à Imrali.

En outre, il vient de bénéficier récemment d'un réaménagement de sa cellule. Désormais, il dispose d'un espace de 20 m², composé d'une chambre, d'un bureau de travail, d'une salle de bains et d'un petit jardin.

Mais son intervention pour calmer l'ardeur de certains Kurdes qui avaient manifesté pour protester contre l'inaction du gouvernement turc face au drame de Kobané, une ville kurde de Syrie encerclée par les djihadistes de Daesh, lui a permis de se distinguer de Selahattin Demirtas, le leader du HDP, parti pro-kurde, qui avait appelé à descendre dans les rues. Une attitude qui a été appréciée par les autorités.

Yalçin Akdogan, vice-Premier ministre et ancien conseiller principal de Tayyip Erdogan, a déclaré à Verda Özer du quotidien Hürriyet que «ses conditions pourraient être améliorées». Le ministre de l'Intérieur, Efgan Ala, un autre fidèle d'Erdogan, a acquiescé : «nous sommes prêts à prendre les mesures qui pourraient contribuer à finaliser une fois pour toute ce processus de résolution dans la mesure où elles ne s'inscrivent pas contre les désirs du peuple», a-t-il expliqué.

Déclarations contradictoires au sommet de l'Etat

Des propos qui semblent annoncer un nouveau régime d'incarcération pour le leader du PKK comme la résidence surveillée ou le bracelet électronique. Certains sont même allés jusqu'à évoquer l'attribution du titre de «négociateur en chef» afin de lui assurer un statut fixe.

D'ailleurs, le Comité des Sages, qui avait été mis en place pour recueillir les doléances du peuple turc et qui s'est réuni à nouveau 18 mois après sa première réunion au palais de Dolmabahçe, a remis au gouvernement ses nouvelles recommandations. Ainsi, Öcalan, qui ne peut actuellement rencontrer que les membres de sa famille et une délégation de trois députés du HDP, devrait avoir des entrevues avec des journalistes ou la société civile. Autrement dit, il devrait pouvoir s'adresser directement aux Turcs.

Les Sages ont également appelé à améliorer ses conditions de détention, sans toutefois fournir plus de précisions. Des propositions qui ont été immédiatement tempérées par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu : «Tant que l'ordre public n'est pas restauré, aucune initiative ne serait prise pour permettre à Öcalan de rencontrer d'autres personnes», a-t-il annoncé.

Mais c'est surtout le chef de l'Etat en personne qui s'est inscrit en faux contre ses ministres : «L'Etat a déjà tout fait pour améliorer ses conditions humaines. On ne peut pas faire plus», a-t-il dit avant de se récrier : «On ne va tout de même pas lui fournir une villa. Il a déjà deux chambres et une télévision».

Erdogan a également balayé d'un revers de main la proposition de le hisser au statut de négociateur en chef. «Ce serait un grand danger, une énorme faute. Le directeur du MIT le rencontre déjà, discute avec lui des questions qui doivent être discutées», a-t-il lâché. Ce «couac» semble en réalité le résultat d'un partage des rôles entre les faucons qui rassurent les Turcs et les colombes qui amadouent les Kurdes, histoire d'apaiser une base qui, quoique favorable au «processus de paix», n'en demeure pas moins opposée à l'émergence d'Öcalan comme une figure légitime. Les élections législatives de juin 2015 approchent en effet à grands pas.

Öcalan, bientôt libéré ?

Par une décision du 18 mars 2014, la deuxième section de la Cour européenne des droits de l'Homme avait estimé que les conditions de détention du leader du PKK ainsi que sa peine perpétuelle sans possibilité de libération conditionnelle s'assimilaient à un traitement inhumain et dégradant. Öcalan n'a en effet aucune chance d'être libéré dans le droit turc actuel.

Un arrêt contesté par la Turquie, qui avait saisi la Grande chambre. Or, le collège de 5 juges, chargé de vérifier si les conditions sont réunies pour la saisine de la plus haute formation de la Cour de Strasbourg, a décidé, le 13 octobre 2014, qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer l'affaire devant la Grande chambre. Juridiquement, rien n'oblige l'Etat turc à changer son système de peine perpétuelle mais l'arrêt devient de facto un argument de plus en faveur d'un réexamen de la situation sinon d'un élargissement probable d'Öcalan.

Une éventualité qui a fait bondir la formation de droite, le MHP, le parti d'action nationaliste. «Le président de la République et le gouvernement ont perdu leur crédibilité. Ils doivent prendre position : l'organisation séparatiste est une organisation terroriste ou un interlocuteur ? Un jour, le 'séparatiste en chef' est accablé des plus graves accusations, un autre jour, on parle de lui donner le statut de négociateur. On ne serait pas étonné qu'Öcalan ait un bureau au nouveau palais présidentiel», dixit Emin Haluk Ayhan, vice-président du MHP.

De son côté, Pervin Buldan, députée influente du HDP, a réaffirmé la position de son parti : "Nous, nous souhaitons avant tout que Monsieur Öcalan sorte de prison, qu'il recouvre sa liberté. Dans un contexte où on discute de sa libération, il est inaceptable qu'on en soit à parler d'une amélioration de ses conditions de détention", a-t-elle lancé.

Reste à savoir si le sort du leader du PKK est un élément de discussion dans le cadre du "processus de résolution". Pour l'heure, les autorités n'ont pas encore dévoilé les mesures qui étaient négociées.

ZAMAN FRANCE
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