2012-12-09 22:45:23
Φωτογραφία για Grèce : le livre de Murat Karayilan dérange les néo-ottomans de toutes nationalités
Ankara furieuse, bombarde diplomatiquement Athènes.

Murat Karayilan, `Anatomie de la guerre au Kurdistan`, traduction (turc-grec) Savvas Kalendéridis, éditions Infognomon, Athènes

Le mercredi 28 novembre 2012 a eu lieu à Athènes, avec grand succès au Musée de la Guerre, la présentation publique du livre d'un membre de premier plan du PKK Murat Karayilan, `L'anatomie de la guerre au Kurdistan`, publié par les éditions Infognomon, Athènes. 

Nous donnons ci-dessous un résumé de  cet important ouvrage, dont l’édition a rendu furieuse l’ambassade de Turquie et encore plus sa présentation au Musée de la Guerre, propriété de l’État grec. 

Les services de l’ambassade ont tout fait pour que cette manifestation soit déplacée au dernier moment à un autre endroit, et y étaient presque arrivés, puisque le ministère des affaires étrangères avait accepté la demande de l’ambassade turque, mais, d’après les informations du journal dimokratia, la demande turque a été rejetée, suite à l’intervention du Palais Maxime (résidence du premier ministre), qui a vidé son ministère des affaires étrangères et a permis la présentation du livre au Musée de la Guerre comme prévue originellement . 


Casus Belli pour un livre ou la finlandisation de la Grèce –traduction-

Article réponse aux tracasseries d'Ankara, qui, après la Thrace, pratique le terrorisme d'État… sur la Place de la Constitution (Syntagma) à Athènes Savvas Kalenteridis

`La logique de la descente, c’en est le fond`, a déclaré Stavros Lygeros dans un discours récent lors d'une conférence sur la politique étrangère. Il n’a fallu que quatre jours pour confirmer de la meilleure façon ce journaliste réputé, récemment licencié du journal Kathimerini (droite libérale).

Pour expliquer pourquoi, il nous faut faire référence à la question soulevée par la présentation du livre « Anatomie de la guerre au Kurdistan », de Murat  Karayilan, traduit par l’auteur de cet article (en grec) et édité par les éditions Infognomon.

Avant la présentation du livre le 28 novembre au musée de la guerre à Athènes, le ministère turc des Affaires étrangères avait vivement protesté auprès de l'ambassadeur de Grèce à Ankara, et s’ensuivirent des interventions de l'ambassadeur de Turquie à Athènes auprès du ministère grec des Affaires étrangères et des partis politiques dont impudence et l'absurdité ont dépassé toutes les limites du raisonnable, ambassadeur qui, probablement  a jalousé la gloire acquise par le consul de la Turquie à Komotini (Thrace Occidentale, partie grecque) qui agit comme s’il était gauleiter ou plus exactement vali néo-ottoman en Thrace.

La partie turque revendique juridiquement que l’édition même du livre est illégale, et suivant nos informations, a l'intention de recourir à la justice pour interdire la circulation ultérieure de l'ouvrage en Grèce. 

De même, politiquement soutient-elle que  du fait de la présentation du livre à l'Auditorium du Musée de la Guerre, et la présence parmi les orateurs de deux ambassadeurs, l'un (actif, attaché au bureau du président du principal parti d'opposition, et l'autre, retraité, conseiller officieux et bénévole auprès du ministre de la défense nationale, l'État grec est impliqué dans des activités liées au terrorisme, puisque le PKK a été déclaré comme organisation terroriste par l'Union européenne, et donc par la Grèce.

Les arguments de la partie turque sont absolument ridicules et stupides et la partie grecque n’aurait même dû pas accepter la protestation, qu’elle aurait dû retourner comme inacceptable, nulle et non avenante.

Pour expliquer pourquoi, puisque, à en juger par la déclaration du représentant du ministère grec des Affaires étrangères, non seulement la Turquie, mais encore la partie grecque ont saisi l'essence de l'événement et de toute l’affaire. Comme nous l'avons dit plus haut, la logique de la descente en est le fond!

Tout d'abord , le livre a été publié en turc par les publications de Mésopotamie, Allemagne, et circule depuis deux ans dans tous les pays d'Europe, où il y a eu des présentations par les membres et sympathisants du Mouvement de Libération Nationale du Kurdistan qui séjournent légalement en Allemagne et d'autres pays de l'UE, et cela sans la Turquie n’eusse fait la moindre déclaration à  l'Allemagne.

Deuxièmement, l’édition, la distribution et la présentation d'un livre par une maison d’editions, quelqu’en soit le contenu et l'auteur, n'est rien de plus que ce qu'en disent les mots mêmes. Il s'agit d'une chaîne de procédures purement académiques.

Troisièmement, la conférence, que l'ambassade de Turquie a tenté d'interdire y compris l'implication d'autres facteurs extérieurs, était un événement organisé par l'éditeur et non de toute autre organisation.

Quatrièmement, aucun représentant du mouvement national kurde de libération n’a pris par à cette présentation.

Cinquièmement, le diplomate actif (l’ambassadeur itinérant n'a finalement pas assisté), a participé à l'événement en tant que personne et n’a exprimé que ses opinions personnelles, parlant strictement académiquement des aspects diplomatiques relatifs à l'ouvrage et non pas comme agent de l’État,

Sixièmement, ce n’est pas le Musée de la guerre qui a organisé l'événement, ni cédé l’auditorium,   ce dernier ayant été loué à  prix (élevé!) à la maison d'édition, laquelle avait sur le formulaire de demande, le titre et l’auteur de l'ouvrage lors de la demande de location.

Après tout cela, on est en droit de se demander où la Turquie a-t-elle puisé l'audace ou encore mieux, qui a donné le droit à la Turquie et à ses représentants très impolis d'essayer de créer un problème là où il n'y en a pas?

En ce qui concerne les déclarations qu’a faites le porte-parole du ministère des Affaires étrangères M. Delavekouras le mercredi soir (28.1.1.12) à un journaliste du quotidien «démocratie» et le jeudi en réponse à une requête de L’Agence de Presse Athénienne, qui répètent  le «poème» que le PKK a été reconnu par UE et la Grèce comme une «organisation terroriste», nous aurions à proposer que dorénavant il ne manque pas de répéter chaque jour à répéter cette déclaration au moins une fois, pour nous puissions conserver le titre de pays `enfant sage et docile` afin de nous... revigorer et valider aux les yeux d'Ankara.

En ce qui nous concerne, nous notons simplement que derrière la fureur et la terreur employées par les mécanismes de l'État turc qui exercent un terrorisme d'État responsables envers les employés et responsables du  ministère grec des Affaires étrangères, se cache l'agonie d'Ankara de ne pas rendre public les crimes odieux commis et qui continue à être commis par l' État turc contre le peuple kurde, ces crimes que révèlent le livre, et pour que ne soient pas divulguées les opinions et les droits du peuple kurde en lutte . 

Afin que personne en Grèce ne parle des 34 enfants qui ont été tués dans un bombardement ciblé par des avions F-16 turcs dans le village de Romposki (Uludéré) à la frontière avec l'Irak, un crime pour lequel personne n’a rendu de comptes, puisque les tueurs sont couverts par Erdogan lui-même.

Afin que personne en Grèce ne parle, de peur d’être taxé de terrorisme, des dix mille prisonniers politiques kurdes du gouvernement Erdogan, politiciens qui n'ont participé à aucune action armée.

Afin que personne en Grèce ne parle ou n’écrive  -et  malheureusement cela se passe ainsi-  pour le terrorisme d'État pratiqué contre tout journalistes qui ose écrire au sujet des droits du peuple kurde en lutte, terrorisme qui a porté la  Turquie à la première place de champion du nombre de journalistes emprisonnés. 

Par ailleurs, en raison du fait qu’Ankara sait très bien que le seul frein à ses plans d'expansion aux dépends de la Grèce peut être constitué par les Kurdes, par l’intermédiaire de l'affirmation de leurs droits légaux, elle veut bloquer la Grèce  dans son `canevas`, afin que cette dernière continue d’être à sa portée de main.

En d'autres termes, Ankara veut un peuple grec aveugle, sourd et muet pour tout ce  qui pourrait être un obstacle à ses plans d'expansion et encroûté dans ses festivités néo-ottomanes du canapé et des dizaines de séries télévisées turques et en aucun cas elle ne le veut pensant, ni informé au sujet de la lutte titanesque d'un peuple qui, malgré qu’il lutte contre des forces gigantesques, parvient à rester debout et à gagner. 

Et en aucun cas les Turcs ne veulent que soient divulguées les informations contenues dans cet ouvrage, afin que nous n’en prenions exemple.

Alors, mieux vaut laissez-les Grecs sur leurs canapés avec la stupidité néo-ottomane.

Maintenant, demandons-nous pourquoi Athènes, dans cette âpre lutte d’Ankara, qui se poursuit sans interruption avec une rage néo-ottomane de la part du gouvernement turc et de ses diplomates, se retranche une fois de plus (pour être plus précis, le ministère grec des Affaires étrangères), Athènes sujette à l'agression barbare turque sur la ligne Thrace-mer Égée-Chypre, mais aussi  sur la ligne d'hostilité Skopje (FYROM)-Albanie et sur l'axe naissant Libye-Égypte-Gaza-Syrie (après Assad), qui, dans le premier cas vise l'intégrité territoriale de la Grèce et de Chypre et dans le second limite les droits des ZEE de notre pays en Adriatique et en Méditerranée orientale,  la réponse, nous la trouverons au début de notre article Comme nous l'avons dit, la logique de la descente en est... le fond!

Traduction grec-français de l’article Casus Belli για ένα βιβλίοή αλλιώς Φιν-Ελλαδοποίηση*

 Résumé du livre `Anatomie de la guerre au Kurdistan`, Éditions Infognomon, Athènes, 2012, 560 pages

Le mouvement de libération nationale du PKK, 13 ans après l'arrestation de son chef Ocalan, et en dépit de tous les «experts» qui prédisaient que ce mouvement s'estomperait, a connu ces dernières années un nouvel essor.

Jour après jour nous parviennent des nouvelles en provenance des provinces du sud-est de la Turquie concernant de nouvelles actions du PKK, de plus en plus dynamiques. Dans cette phase favorable à la lutte du peuple kurde, la nouvelle équipe dirigeante du PKK, Murat Karayilan en étant son principal représentant, a écrit ce livre, dédié à la mémoire des rebelles - martyrs kurdes qui sont morts au combat dans les diverses batailles, mais aussi dans le but de rendre compte au prisonnier Ocalan de tout le travail accompli par le PKK depuis son emprisonnement.

Les premiers chapitres de ce livre qui sont consacrés à  l'histoire des Kurdes depuis l'époque des Mèdes, expliquent le rôle négatif joué par le fait que les Kurdes se sont écartés du zoroastrisme et embrassèrent l'Islam (actuellement, la majorité des Kurdes sont sunnites, mais une forte minorité est alévite et gezinti, qui est une évolution du zoroastrisme), sans jamais essayer d’effectuer une harmonisation de l’Islam avec leur propre tradition culturelle, comme l’ont fait, par exemple, les Iraniens. 

Leur rattachement au Califat, qui progressivement va s’identifier avec l 'Empire ottoman, va les convertir en un satellite des Turcs, vu que l'identité religieuse des Kurdes supplante leur identité nationale.

La dissolution de l'Empire ottoman après la première guerre mondiale a ravivé les espoirs d'un Etat kurde, mais le traité de Sèvres, qui avait ouvert la voie pour la création d’un état kurde, n'a jamais été appliqué. Les Kurdes n'ayant aucun plan national, s’allièrent avec Kémal qui leur promettait l’indépendance, s’ils l’aidaient,. Naturellement, Kémal les trompa, et ne leur concéda pas la moindre autonomie. Les Kurdes réagirent et des émeutes éclatèrent en 1925 et 1927. Ils échouèrent pour diverses raisons, notamment  les défections et sécessions, vu que les classes supérieures de la société kurde était disposées à coopérer avec les Turcs et aussi parce que les tactiques de combat employées étaient obsolètes.

Les chapitres suivants traitent des processus qui ont conduit à la création du PKK,  aux premières attaques armées, en 1984, le début de la guérilla, etc.

Durant la guerre du Golfe en 1990, les rebelles kurdes ont renforcé leurs positions dans le sud du Kurdistan (Irak) et multiplié leurs attaques en Turquie et des soulèvements dans les villes à majorité kurde.

Le but du PKK était de créer des zones libérées et aux fins d’attirer l'état turc dans des négociations. Et cela réussit lorsqu’ Özal  entama des négociations avec eux, mais la mort (ou assassinat) d'Özal et le fait que la Turquie avait violé le cessez le feu a conduit au naufrage de cette première tentative de trouver une solution. Depuis lors, et jusqu'à la capture d'Ocalan, la Turquie intensifia ses efforts pour réprimer l'insurrection.

Le livre décrit ensuite la période de reconstruction du mouvement, l'introspection effectuée pour trouver les causes qui les empêchaient de gagner leur liberté et les corrections nécessaires des tactiques de guerre.

Enfin, la nouvelle stratégie du PKK est analysée en détail, une stratégie de défense légitime, qui, contrairement à l'ancienne basée avant tout sur la force militaire, aujourd'hui l'accent est mis sur la lutte politique, partie intégrante de la guérilla. Dorénavant, la résistance est idéologique, économique, politique, culturelle, sociale et diplomatique et, par conséquent, implique potentiellement l’ensemble du peuple kurde.

Les Kurdes, selon les auteurs du livre, se préparent à une guerre défensive totalitaire qui se déclenchera au moment favorable et mettra en place au Kurdistan le système démocratique confédéral, le système politique préconisé par le PKK. 

La lutte du PKK, après trois décennies de présence, est bien établie comme en témoigne l’édition de livres d’analyses en profondeur, comme le livre présent.
InfoGnomon
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